François Mussard
1718-1784

Chapitre 3 - approche historique / généalogie

François Mussard

une source importante pour l’histoire du maronage
La vie de François Mussard est intimement liée à l’histoire du maronage. Il forme des détachements pour la chasse des marons. Ces détachements sont composés de primo-arrivants mais également d’habitants de première, deuxième ou troisième génération réunis sous la conduite d’un chef de détachement et armés pour la répression de ce phénomène. Dans les rapports de retour de détachements (1739-1767), disponibles aux Archives départementales de La Réunion, il apparaît comme « chef de détachement » en 1744 puis comme « officier de la milice bourgeoise » ou « officier de la bourgeoisie » en 1751. À côté des troupes de la Compagnie des Indes existait, en effet, une milice bourgeoise dont les chefs à partir de 1727 devaient être choisis exclusivement parmi les Créoles.

Les rapports qu’il nous laisse sont très détaillés et représentent un volume important si on compare ses déclarations à celles laissées par les autres détachements. Le Conseil supérieur promet en 1740 d’accorder un esclave « pièce d’Inde » pour chaque fugitif ramené mort ou vif. Cette disposition « génère » un niveau de précision important (identification des esclaves, connaissances de leurs maîtres) pour justifier la réclamation de la récompense. Le rapport renvoie la Compagnie à un décompte d’esclaves. Ce phénomène provoque ainsi de la traite négrière où l’on amènera essentiellement des esclaves d’Afrique de l’Est jugés plus « dociles » que les Malgaches pour récompenser
les membres des détachements.

Les détachements de François Mussard comptent entre 6 et 14 membres avec un groupe d’esclaves les assistant. Il intègre assez régulièrement de nouveaux membres, généralement issus des alliances matrimoniales de ses frères et sœurs. Il y intègre également des jeunes Bourbonnais, comme l’y oblige la réglementation « pour les faire aux bois », c’est à dire pour les former à la chasse aux marons. Les membres de ses détachements ont par ailleurs une expérience militaire ou des connaissances cartographiques spécifiques mises au service de la recherche des marons.

Généalogie de François Mussard

Parcours familial

et intégration de nouveaux membres dans ses détachements

1704

Présence de Marguerite Compiègne, veuve de François Mussard (1642-1711), père de Henry Mussard au n° 44 de la carte de Etienne de Champion. François Mussard (1642-1711) et Marguerite Compiègne sont tous les deux des primo-arrivants, ancêtre des Mussard de La Réunion. Mention de Pierre Mussard (1695-1731) au n° 49. Il est le frère de François Mussard (1718-1784), tous les deux petits enfants des premiers.


1718

(25  novembre) Naissance de François Mussard.


1720

(26  novembre) Naissance de Joachim Rivière, fils de Jeanne Mussard (1705-1729), sœur de François Mussard et de Henry Rivière (1696-1769).


1727

décembre (C°1996) : André, Claude, Paul, François et Geneviève demande une concession pour la culture du café de Moka en décembre 1727 sur un terrain situé entre la ravine Langevin et celle de Vincendo, depuis le bord de la mer jusqu’au sommet de la montagne.


1736

François Mussard épouse Anne Elgar (1714-1791), le 10  octobre 1736 à Saint-Paul. Témoins : MUSSARD Henry, PAULET Nicolas, MAURICE Joseph, Elgar Thomas, HUET Jacques, HOARAU Henry.


1752

Intégration dans le groupe de Joachim Rivière (1720‑1778), arpenteur du Conseil supérieur des îles. L’année 1752 est la plus documentée avec 6 rapports de détachements. Joachim Rivière est le neveu de François Mussard, fils de sa sœur Jeanne Mussard (1705-1729) et de Henry Rivière (1696-1769). Henry Rivière fils dit Duportail (1724-1770) son frère intègre
également le détachement.


1752

Mort de Laverdure et de Sarlave. « Il ne doit pas y avoir plus d’une quarantaine de marons dans tout l’îsle » selon François Mussard. Intégration d’André K/Ourio (1730-1785), fils de Joseph K/Ourio et de Marianne Mussard (1701-1763), sœur de François Mussard.


1753

Intégration de Thomas Elgar (fils) (1711-1765) dans le détachement. Il est marié à Geneviève Mussard (1721-1769), soeur de François Mussard. Il est témoin du mariage de François Mussard et de sa sœur Anne Elgar (1714-1791).


1784

(25  août) Décès de François Mussard à l’âge de 67 ans, il est présenté comme capitaine de milice nationale.


1839

Eugène Dayot (1810-1852) le met en scène dans un feuilleton publié dans Le Courrier de Saint-Paul et rassemblé dans Bourbon Pittoresque.

Fusil de François Mussard

Saint-Gilles-les-Hauts, musée historique de Villèle
Inventaire 1989.184. Ancienne section historique du musée Léon Dierx (inventaire 1939.00.105). Matière et technique : bois ; métal ; Argent. Longueur : 135,5  cm. Hauteur : 12  cm (crosse). Inscriptions sur la platine : […] Frères / Ecusson (Crosse) : Donné par le Roy
Cette arme est considérée comme le fusil offert en 1754 par le roi Louis XV à François Mussard, chef d’un détachement de chasseurs de marons, en remerciement de ses services. Il reçoit également de la part de la Compagnie des Indes, une paire de pistolets garnis en argent aux armes de la Compagnie.
Il apparaît que la mise à feu de cette arme ne fait pas appel à une platine à silex mais à un système à capsule plus récent inventé en 1807 (date du dépôt de brevet) : le chien vient frapper une capsule de fulminate de mercure, 1re amorce réagissant au choc. La platine est cependant prévue pour recevoir un système à silex. Le bassinet a été découpé pour y monter à la place une cheminée. Cette modification concerne de très nombreuses armes au début du XIXe siècle et ne remet pas en cause la datation du fusil ni le lien avec son ancien propriétaire.

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