Cartographie
Chapitre 3 - approche historiquePremières explorations de l’intérieur de l’île
Les ravines comme chemins
Les ravines sont les portes d’entrée des marons vers l’intérieur de l’île. La vision de la géographie de l’intérieur est au XVIIIe siècle encore en construction : les marons sont donc les premiers découvreurs d’un intérieur qu’ils vont décrire dans la toponymie, majoritairement malgache, dont nous héritons aujourd’hui. Ces ravines permettent l’accès à des îlets, petits plateaux formés par l’érosion des versants de ravines généralement proche d’un point d’eau (source ou cascade).
Les îlets comme refuge
Ces îlets sont immédiatement aménagés par les marons avec l’installation d’abris sous forme d’ajoupa ou de cabanes en rondins. Une zone de plantation où l’on retrouve notamment du maïs, des pommes de terre et des songes se trouvent à proximité.
L’îlet se confond avec la notion de « camp », terme employé par les chasseurs pour désigner le village ainsi formé qui peut parfois être protégé par une palissade de « bois piqués ». Ces îlets sont intégrés dans la stratégie de survie des marons : ils se déplacent ainsi d’un îlet à l’autre pour fuir des détachements de chasseurs proche et pouvoir bénéficier d’un espace protégé avec de la nourriture. Comme en témoignent les rapports de détachements ce réseau d’îlets est régulièrement entretenu pour servir cette stratégie. Ravines, coteaux et « serré » sont les chemins reliant ces îlots formant l’archipel du royaume intérieur.
Antoine Denis Selhausen
1755 - 1821Arrivé à l’île Bourbon à vingt-deux ans, Selhausen est tout d’abord nommé arpenteur puis inspecteur des chemins de la région sous le vent en 1786, ingénieur en second dans la colonie en 1800 et officier du Génie en 1807. Il est également juré des tribunaux de la colonie.
Il réalise les premières délimitations cadastrales de quelques quartiers de l’île avec le nom des premiers concessionnaires, qui sert pendant longtemps à définir juridiquement les propriétaires des différentes parcelles.
Il décède à Saint-André (La Réunion) en 1821.
Fabien Brial, La Réunion au Fil des cartes, Édition Acacia, 2015